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Mise à jour du 8 février : le inscriptions pour la conférence en présentiel sont désormais fermées; nous vous invitons à nous retrouver sur Zoom.
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Le CELAT et la Chaire de recherche du Canada sur les dynamiques migratoires mondiales (dont notre membre Danièle Bélanger est la titulaire) sont heureux d’accueillir la sociologue Beatrice Zani (Université McGill) à l’occasion d’une conférence comodale autour de son ouvrage Women Migrants in Southern China and in Taiwan. Mobilities, Digital Economies and Emotions (Routledge, 2021). La présentation, intitulée « Un soutien-gorge orange fluo entre la Chine et Taïwan : femmes migrantes, émotions et mondes digitaux », se déroulera le jeudi 10 février, de 11 h 30 à 13 h, sur Zoom et dans les locaux du CELAT-UL (DKN-1411). Pour assister à l’activité en présentiel, l’inscription par courrielest requise, car les places sont limitées.
Lien de la réunion Zoom : https://ulaval.zoom.us/j/69270535568?pwd=enBwM2dsTmVDSzVnRi8zVmNkS2l0QT09
ID de réunion : 692 7053 5568
Code secret : 187847
Résumé
« Caché dans une valise, invisible aux contrôles frontaliers, un soutien-gorge orange et fluorescent fabriqué dans une usine textile de la Chine du Sud traverse le détroit et arrive à Taïwan. Là, il erre et circule, sur des circuits physiques et digitaux transnationaux, et retourne sur son lieu de fabrication en Chine. Basé sur une recherche ethnographique multisituée – physique et virtuelle – en Chine et à Taïwan, comprenant plus de cent quarante entretiens, ce livre suit la vie sociale d’un soutien-gorge pour explorer les mobilités multiplex de ses productrices : des travailleuses migrantes chinoises qui se déplacent de la campagne à la ville en Chine, leur migration par mariage à Taïwan et, dans certains cas, leur remigration en Chine postdivorce. Simultanément emblème des épreuves d’exploitation de la main-d’œuvre migrante et féminine et de la quête de consumérisme et de modernité de ces mêmes jeunes femmes en migration, à Taïwan, le soutien-gorge change d’identité et de substance : d’un artefact produit avec souffrance autour de la chaîne de montage, il devient une marchandise émotionnelle, commercialisée via les applications digitales par des femmes qui aspirent à l’autonomie et à la mobilité sociale ascendante.
Avec une attention particulière au lien entre la migration, l’émotion et les TIC, cette recherche considère le développement de réseaux sociaux numériques genrés, de pratiques de solidarité et d’e-entreprenariat par les femmes migrantes pour défaire une condition de subalternité vécue tout au long de leurs mobilités. Ce travail discute la morphologie complexe de la mobilité contemporaine, forgée par des objets et des sujets en mouvement, dans des échelles matérielles et émotionnelles, physiques et digitales, locales et globales. En suivant à la fois les femmes et les objets qu’elles commercialisent, ainsi que les émotions qu’elles construisent, l’ouvrage examine in fine l’émergence de nouvelles géographies digitales, commerciales et émotionnelles d’interconnexion entre la Chine et Taïwan, ainsi que les formes multiples que la globalisation peut prendre. »
Notice biobibliographique
Beatrice est sociologue, chercheuse postdoctorale à l’Université McGill, au Département d’études est-asiatiques. Elle est aussi associée au European Research Centre on Contemporary Taiwan (Université de Tübingen, Allemagne) et à TRIANGLE (ENS Lyon, France). Elle est également membre du Bureau de l’Association européenne des études taïwanaises (EATS) et du réseau « Migration » de l’Association française de sociologie (AFS). Ses recherches en cours portent sur les e-entrepreneurs migrants et le commerce numérique et transnational qui relie Taïwan à la Chine et au Sud-Est, afin d’élucider le lien entre migration, émotion et TIC dans l’élaboration du capitalisme et de la mondialisation. Ses travaux ont récemment été récompensés par le Prix de la mobilité du Mobile Lives Forum (2021), le Prix de la thèse de l’université Lyon 2 (2021) et le Prix du jeune auteur de la revue Sociologie du travail. Elle a récemment publié : « Shall WeChat? Switching between online and offline ethnography » (Bulletin of Sociological Methodology, 2021); « Digital entrepreneurship. E-commerce among Chinese marriage-migrant women in Taiwan » (Journal of Chinese Overseas, 2021); « Pattes de poulet, colis cachés, entrepreneuses connectées. Migration et entrepreneuriat digital entre Chine et Taiwan » (Sociologie du travail, 2021); « Can the subaltern feel? An ethnography of migration, subalternity and emotion » (avec L. Momesso, Emotion, Space and Society, 2021); « WeChat, we sell, we feel: Chinese migrant women’s emotional petit capitalism » (International Journal of Cultural Studies, 2020).