Le CELAT est heureux d’inviter ses membres à son colloque 2022, qui se déroulera du 17 au 19 mars 2022 en formule comodale à l’Université Laval (pavillon Casault, salle 1640) et sur Zoom. Sur le thème Résidus mémoriels et présences de l’oubli : examiner et interroger les pluralisations au regard des traces matérielles et immatérielles, l’événement prévoit deux jours de présentations variées (formelles, courtes, hybrides, recherche-création) et se terminera le samedi matin par une visite guidée.
Lectures préalables
Nous vous invitons à lire deux textes de Bogumil Koss et Michaël La Chance en préparation à leurs présentations.
À noter : deux activités sont ouvertes au public :
• la conférence inaugurale « The Postcolonial Politics of Remembrance and Oblivion: Arthur Cecil Alport and the Afterlives of Colonial Medicine », présentée en anglais par Soha Bayoumi (Université Johns Hopkins), titulaire de la Chaire mobile du CELAT, le 17 mars à 9 h;
• la séance « Traces d’un passé révolu – perspectives archéologiques », organisée en partenariat avec les Archéo-vendredis le 18 mars à 16 h.
Merci aux organisateur.rice.s!
Comité organisateur du colloque annuel
Allison Bain, Célia Forget, Jean-François Gauvin, Michaël La Chance, Carole Lévesque et Katharina Niemeyer
Comité organisateur du colloque étudiant
Carla Bodo (doctorante dirigée par Lucie K. Morisset), Fritz-Gérald Louis (doctorant dirigé par Yves Bergeron), Sidy Ndour (doctorant codirigé par Réginald Auger) et Simon Thibodeau (doctorant dirigé par Magali Uhl)
*Découvrez leur profil ici.
Formulaire d’inscription pour les membres du CELAT présent.e.s physiquement au colloque :https://forms.gle/9tk7hSNjwMP95SX98
Formulaire d’inscription pour les membres du CELAT en distanciel (par Zoom) : https://ulaval.zoom.us/meeting/register/u5wscu-srj8oGNcOeByNbcuXBcZjW-za06JZ
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ARGUMENTAIRE
Résidus mémoriels et présences de l’oubli : examiner et interroger les pluralisations au regard des traces matérielles et immatérielles
D’où venons-nous? Où allons-nous? Nous sommes des capteuses et capteurs de traces, des dispositifs qui enregistrent et interprètent les vestiges du passé, qui accumulent les empreintes numériques et analogiques du présent, qui annoncent et préparent les promesses et difficultés de l’avenir. Nous trouvons, générons et imaginons ces traces, ces marques et marqueurs, ces cicatrices du temps rencontrées partout autour de nous : dans le sol, dans les archives et les bibliothèques, dans la pierre des bâtiments, sur nos corps, dans les performances artistiques et dans les œuvres d’art, dans la mémoire et les gestes des populations, dans les parcours migratoires, au sein d’institutions rigoureusement normées, dans les pratiques culturelles vernaculaires tout comme dans les pratiques médiatiques, etc.
« [Ceci] pose la question : qui décide ce qui est signifiant, c’est-à-dire trace porteuse de sens, véhicule de transmission? Qui décide de la composition de nos capsules temporelles, propulsées dans l’espace ou ensevelies sous le béton des monuments? Qui peut prétendre connaître le mouvement de l’histoire, pour décider quels sont les marqueurs d’une époque, d’une culture, etc. D’autant que la trace est imprégnée d’un mythe philosophique; elle nous ferait toucher à un fondement : l’architrace. » (Michaël La Chance)
Le Colloque 2022 du CELAT souhaite investir ce champ épistémologique, historique et social avec comme objectifs une réflexion approfondie sur la reconstruction, la concentration et la stratification des traces (du passé, du présent) et une réflexion sur l’exploitation et/ou l’exploration même qui est faite de ces traces dans l’étude des processus de pluralisation qui nous anime, en gardant un œil ouvert et intéressé à la mise en place des mécanismes de pérennisation et de transmission pour l’avenir. Comment se constituent les traces à partir desquelles nous effectuons nos recherches? Au-delà des archives, des objets et du champ mémoriel, comment sortir de l’oubli, comment identifier et décoder ces signatures humaines fabriquées de toutes pièces par nos histoires matérielles et immatérielles et nos interactions sociales? Peut-on, en prolongeant de manière plus abstraite cette perspective, conceptualiser les déplacements de signifiants en prenant pour analogie le vecteur? L’espace vectoriel, dans lequel cet objet mathématique représente et organise la translation entre points (objets, traces, paysages, migrations), peut-il servir à conceptualiser la spatialisation des mémoires et des oublis? Les vecteurs, en somme, qui modélisent des grandeurs, des forces physiques, peuvent-ils contribuer à suggérer une dynamique et un sens donné à la diversité des traces et des possibles?
Il ne s’agit donc pas de recourir aux multitudes de traces pour la recherche, mais bien plutôt d’analyser et/ou de retrouver avec une approche critique leurs histoires, leurs valeurs et usages sociaux et culturels, leurs lieux de rencontre et de collision, leur préservation ainsi que leur potentielle mobilisation émancipatrice à travers le temps en vue d’explorer une autre voie pour aborder les processus de pluralisation. Voilà le point de départ que nous souhaitons vous proposer pour notre colloque annuel du CELAT.