Coordonnatrice scientifique de la Chaire de recherche du Canada sur les dynamiques migratoires mondiales et ancienne membre étudiante du centre, Agnès Blais présentera la conférence comodale « Défendre les droits des étrangers dans la Russie autoritaire des années 2010 » le jeudi 30 novembre à 11 h 30 à l’Université Laval (pavillon Charles-De Koninck, salle DKN-5168) et sur Zoom. L’activité est organisée par le CELAT, en collaboration avec la Chaire DYMIG. À ne pas manquer!
Inscription requise à la réunion Zoom : https://ulaval.zoom.us/meeting/register/u5YvcO2hqzwsGNQtKMapVyLDmblHYX9xV12P
Résumé de la présentation
« À partir du concept de “vie sociale des droits” et de l’ethnographie d’une association russe de défense des migrants et des réfugiés réalisée à Moscou entre 2012 et 2016, j’analyserai les combats des membres de cette association pour défendre les droits de ceux qui sont considérés comme des étrangers, la situation des migrants et des réfugiés de différents pays d’Afrique à Moscou, l’autoritarisme et ses conséquences sur l’action de cette association, ainsi que la posture de l’anthropologue défenseur des droits. Dans la Russie des années 2010, la réalisation des droits des migrants et des réfugiés est entravée par le contexte de répression des associations et des défenseurs des droits, par un discours étatique qui fait primer la sécurité de l’État sur les droits individuels et qui est en opposition aux valeurs occidentales (dont les droits de l’homme), par la primauté du critère ethnique sur la promotion d’une citoyenneté individuelle, par une approche policière des migrations et par la réduction des migrants et des réfugiés à des travailleurs temporaires. J’aborderai également l’impact de la guerre menée par la Russie en Ukraine sur l’action de cette association et sur la poursuite des recherches. »
Biographie d’Agnès Blais
Agnès Blais est professionnelle de recherche et coordonnatrice scientifique de la Chaire de recherche du Canada sur les dynamiques migratoires mondiales. Anthropologue, elle est spécialiste de la Russie post-soviétique, des migrations et des associations. Sa thèse de doctorat, effectuée en cotutelle avec l’Université Laval et l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), s’intitule : « Les combats des défenseurs des droits en Russie post-soviétique. L’exemple d’une association d’aide aux migrants et aux réfugiés à Moscou ». Elle a une expérience de terrain de cinq ans comme interprète et accompagnatrice des migrants et réfugiés de différents pays d’Afrique à Moscou, les aidant dans leurs démarches auprès des autorités russes, dans la défense de leurs droits et dans leurs interactions avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Ses principaux thèmes de recherche sont : le mouvement de défense des droits, l’autoritarisme, les migrations forcées, les ONG et la solidarité dans l’espace post-soviétique. Elle développe une recherche en collaboration avec les professeures Adèle Garnier et Shauna Labman sur les déplacés ukrainiens exilés à Québec et à Winnipeg en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.