CELAT
Le CELAT, Centre de recherche Cultures – Arts – Sociétés, autrefois Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions, est issu de la Chaire des archives de folklore de l’Université Laval, créée en 1944. Il est constitué formellement en tant que Centre depuis 1975 et il fait partie des 15 premiers centres de recherche reconnus par l’Université Laval dès 1976. Depuis 2000, il existe en tant que centre tri-universitaire et interdisciplinaire intégrant des chercheurs de l’Université Laval, de l’UQAM, de l’UQAC, de l’UdeM, de l’UQTR, de l’UQAR et de l’Université de Sherbrooke.
Historiquement et dans la période qui a suivi sa création à l’Université Laval en 1975, le Centre a contribué au développement des connaissances sur l’histoire et la culture de la société québécoise, d’abord en s’intéressant à la majorité francophone. Ces premiers travaux ont conduit les chercheurs du CELAT à s’intéresser plus largement à la francophonie canadienne et nord-américaine, puis à se pencher sur la francophonie internationale et les nouvelles configurations géoculturelles issues de la mondialisation.
Progressivement, le nombre de membres a augmenté et le centre a intégré des chercheurs provenant d’un éventail de disciplines toujours plus large, alors que la programmation du Centre évoluait de l’étude des spécificités culturelles des groupes vers l’étude des processus de construction identitaire. Les recherches menées sur l’identité ont naturellement conduit les chercheurs à s’intéresser également aux rapports d’altérité et donc aux rencontres, frottements, tensions et négociations inhérents aux sociétés marquées par la pluralité culturelle et identitaire. C’est dans ce contexte que le Centre s’est élargi et est devenu en 2000 un centre interuniversitaire avec deux nouveaux pôles, l’un à l’UQAM, l’autre à l’UQAC, lesquels se sont ajoutés au pôle d’origine de l’Université Laval.
Dans la continuité des travaux menés sur les identités et les rapports d’altérité, une programmation de recherche centrée sur le vivre-ensemble (2011-2017) a été mise en œuvre. Celle-ci a été l’occasion de développer et de renforcer encore davantage l’interdisciplinarité et d’innover en diversifiant les formats de diffusion des résultats de recherche, plusieurs chercheurs du CELAT optant pour la production de films, la réalisation d’expositions, d’installations, la création de sites web, le développement d’applications mobiles, des démarches de recherche-création, etc. Ces nouvelles formes de diffusions se sont ajoutées à des productions scientifiques de type plus classique (livres, articles et colloques). Dans le cadre des recherches menées sur le vivre-ensemble au CELAT, la pluralité a été abordée de façon élargie, en considérant non seulement les différences ethniques ou religieuses, mais aussi celles relatives aux conditions physiques et de santé des individus, à leur langue, leur orientation sexuelle, leur identité de genre, et l’ensemble des formes de vie qu’ils adoptent. Progressivement, la mise en œuvre de cette programmation a conduit les chercheurs du Centre à multiplier les démarches d’enquête reposant sur des collaborations et partenariats de différentes natures avec les communautés ou personnes concernées par les recherches et menées en collaboration avec des institutions, associations ou organismes de l’extérieur de l’université.
Cela a conduit à la programmation sur les processus de pluralisation (2017-2023) dont l’objectif était de comprendre comment nos sociétés se pluralisent, à la faveur de quels mécanismes et avec quels enjeux. La pluralisation devait ainsi être envisagée autant dans ses dimensions objectives, comme diversification des appartenances, des langages et des modes de vie, que dans ses dimensions subjectives, comme bouleversement des normes, des valeurs, ou des représentations sociales allant dans le sens d’une ouverture vers la diversité et comme mutation du registre de ce qui est visible, audible, reconnaissable ou considéré comme digne d’être pris en considération et intégré à la société dans son ensemble. À travers cette programmation, de nombreux travaux ont été faits en coconstruction avec des communautés et organismes et ont conduit à des retombées sociales importantes.
S’appuyant sur les recherches qui ont ainsi été menées, le CELAT a mis le cap sur une nouvelle programmation, pour le cycle 2024-2030, qui prend pour objet Faire monde : les devenirs de la pluralisation.
Le Centre interagit avec le monde universitaire mais également avec d’autres acteurs pertinents tels que les municipalités (ex: archéologie, études urbaines), les ministères (mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel), les ONG (immigration, minorités), les musées (arts, débats sociaux), les institutions internationales (ex. : UNESCO, AUF, ICOMOS, National Science Foundation). Sa nouvelle orientation permet d’intégrer la production culturelle de certains membres (littérature, vidéo et multimédia, théâtre) en fonction des besoins de ses axes de recherche, offrant ainsi une place à l’expérimentation dans le champ de la culture et au rapprochement entre les cultures.
Au Québec, le CELAT est devenu le centre probablement le plus diversifié, étant lié par ses membres à 16 disciplines et à plusieurs modes de production des connaissances, et le plus ouvert aux changements de formats de recherche. Le Centre devient en somme un modèle unique dont l’exemplarité et le dynamisme sont notables.