Aux Éditions du Septentrion, Jocelyn Létourneau vient de faire paraître, en version numérique pour le moment, La Condition québécoise. Une histoire dépaysante (320 p. ; 11.99$). La version papier paraîtra lorsque les conditions le permettront.
Dans cet ouvrage, Jocelyn Létourneau propose un récit de l’histoire du Québec au scénario changé. Qui pense la condition québécoise en la sortant de sa mémoire tragique et de sa culture de la séparation. Qui met l’accent sur les adaptations et actualisations d’une société plutôt que sur ses détournements et empêchements. Qui voit les oscillations québécoises non pas à l’origine d’une succession d’inhibitions nationales, mais comme un mode d’évolution par lequel une collectivité n’a cessé de passer à l’avenir.
Il faut lire cet ouvrage comme une tentative de cadrer le parcours historique du Québec en dehors des mythistoires et du schéma narratif qui accueillent et charpentent habituellement son déroulement. Il faut le considérer aussi comme un essai visant à poser les bases d’une nouvelle référence historiale, si ce n’est mémorielle, pour les Québécois d’aujourd’hui, vecteurs de leur revitalisation identitaire en cours.
Et si cet ouvrage constituait le point de départ d’une histoire décomplexée, voire décolonisée, de l’expérience québécoise dans le temps ? Histoire non pas fondée sur l’axiome mélancolique d’une nation empêchée d’être et inaccomplie, en état continuel de survivance et de résistance, mais sur l’évidence d’une collectivité assurée et confiante, en état d’édification et d’élévation depuis longtemps ?