Francine Saillant professeure émérite au département d’anthropologie de l’Université Laval et membre du CELAT, en collaboration avec Ève Lamoureux, professeure au département d’histoire de l’art de l’UQAM, également membre du CELAT, viennent de publier un ouvrage collectif, intitulé InterReconnaissance. La mémoire des droits dans le milieu communautaire au Québec, aux presses de l’Université Laval.
Depuis les années 1960, le mouvement communautaire québécois a œuvré pour la justice et les droits des personnes parmi les plus vulnérables de la société. Il a contribué de façon décisive à la reconnaissance et à l’interReconnaissance de divers groupes minorisés. Ses actions de soutien, de conscientisation, de mobilisation contre les différentes formes d’inégalité, de marginalisation et de discrimination, ont changé la face du paysage social et proposé une vision plus inclusive de la société québécoise. C’est ce que racontent plus de deux cent trente acteur.es-témoins provenant des secteurs femmes, immigration, LGBT, santé mentale et handicap, de même que des artistes ayant accompagné le mouvement et, particulièrement, ses actions liées aux droits de la personne. Quelles furent, depuis la Révolution tranquille, les idées et les actions les plus marquantes ? Comment se sont déployées les mobilisations les plus significatives et les plus porteuses ? Comment se sont croisées au sein des divers secteurs, les préoccupations, les idées phares, les stratégies, les alliances et les résistances ? Quels liens établir entre les enjeux qui se présentaient au moment de la Révolution tranquille et ceux qui sont au cœur de la société actuelle ? Comment les créations artistiques ont-elles contribué aux luttes et pénétré notre imaginaire collectif ? C’est à la rencontre d’une mémoire plurielle imbriquée dans les transformations sociales les plus profondes du Québec que nous convient les auteur.es de cet ouvrage ainsi qu’à une réflexion de fond sur la force de l’action collective.