Nous avons le grand plaisir de vous inviter aux États généraux de l’ethnologie, qui se tiendront le vendredi 10 octobre, à l’Université Laval (pavillon Charles-De Koninck, salle DKN-2151) et en ligne. Porté par la Société québécoise d’ethnologie, l’IPAC, l’Institut du patrimoine de l’UQAM, le CELAT et les programmes en ethnologie de l’Université Laval, et soutenu financièrement par le VRRCI de l’UL, cet événement vise à dresser un état des lieux de l’ethnologie contemporaine, à souligner sa contribution aux grands enjeux sociaux et culturels, et à proposer une vision renouvelée de la discipline pour les années à venir. Dans un contexte de transformations profondes – crise climatique, tensions identitaires, mutations technologiques –, l’ethnologie apparaît plus que jamais comme un outil essentiel pour comprendre les récits, les pratiques et les patrimoines qui nous permettent de faire monde commun. Héritière des travaux de Luc Lacourcière, Jean-Claude Dupont et Jean Simard, l’ethnologie québécoise a toujours été attentive aux réalités culturelles locales, tout en s’ouvrant à la complexité des sociétés contemporaines. Les États généraux mettront en dialogue différentes générations de chercheur-ses, d’intervenant-es et de porteur-ses de traditions autour de réflexions collectives sur l’avenir de la discipline.
La journée prévoit notamment des conférences de Célia Forget, anthropologue et ethnologue, chargée de cours à l’Université Laval, professeure associée à l’UQAM et coordonnatrice scientifique du CELAT; Éva Guillorel, enseignante-chercheuse au Département d’histoire de l’Université Rennes 2; Thomas Mouzard, chargé de mission en ethnologie et patrimoine culturel immatériel au ministère de la Culture en France (direction générale des Patrimoines et de l’Architecture) en France; et Laurence Provencher St-Pierre, ethnologue, chargée de cours à l’Université Laval et postdoctorante à l’EBSI (Université de Montréal).
Plusieurs spécialistes de l’ethnologie participeront aussi à l’événement : Yves Bergeron, UQAM;
Jean-François Blanchette, SQE; Léa Le Calvé, UQAM; Daniela Moisa, UQAR; Jean-Pierre
Pichette, Université Sainte Sainte-Anne; Martine Roberge, UL; Habib Saidi, UL; Laura Sanchini, Musée canadien de l’histoire; et Laurier Turgeon , UL.
Inscription à la réunion Zoom : https://ulaval.zoom.us/meeting/register/3AswRtD-QOW07Rqui9JtnA
Inscription pour une participation en présentiel à l’Université Laval : https://forms.gle/fqsdbbvZ8BynFtwE7
Université Laval, pavillon Charles-De Koninck, salle 2151
1030, avenue des Sciences-Humaines
Québec (Québec) G1V 0A6
*Les responsables aimeraient offrir le repas du midi aux 50 premières personnes participantes inscrites.
Comité scientifique : Yves Bergeron (CELAT), René Bouchard, Jean-Pierre Pichette, Jean Simard et Laurier Turgeon (CELAT)
Présentation des intervenant-es




Résumé des conférences
Célia Forget (Université Laval, UQAM, CELAT) : « L’ethnologie comme laboratoire d’expérimentation de la rencontre »
« À travers différents projets menés à la fois en France, au Québec, aux États-Unis et en Haïti, je propose d’explorer le potentiel de l’ethnologie comme laboratoire d’expérimentation de la rencontre. Rencontre à la fois de personnes, de lieux, de cultures, de disciplines et d’approches méthodologiques qui m’a conduite à explorer, avec un regard nouveau, les enjeux contemporains, tels que la mobilité, la migration, le patrimoine, la cohabitation ou les changements climatiques, et à adopter une posture de recherche aux confluences de l’engagement et de la vulnérabilité. »
Éva Guillorel (Université Rennes 2) : « Quel avenir pour l’étude des traditions orales francophones? »
« En 2025, qu’en est-il des études sur les traditions orales francophones? Ce domaine à la pointe des recherches ethnologiques il y a un demi-siècle est aujourd’hui largement en retrait des universités. Les transformations sociétales pourraient laisser penser que la collecte ethnographique, fleuron de la méthode de constitution des corpus sur la tradition orale depuis le XIXe siècle, ne peut plus guère ramener de moissons fructueuses dans ce domaine. Pourtant, l’enquête de terrain reste une approche très riche, pourvu que l’on réfléchisse à adapter les questionnements aux réalités de la société d’aujourd’hui. Par ailleurs, les centres d’archives regorgent de quantités colossales de sources peu exploitées, pas toujours bien inventoriées et peu accessibles en dehors de ces dépôts. De nombreuses disciplines scientifiques ont encore beaucoup à analyser en abordant ces répertoires dans une perspective renouvelée. Cette présentation est pensée comme une réflexion sur l’étude des traditions orales de la francophonie nord-américaine aujourd’hui et à l’avenir, abordée de façon distanciée par une chercheuse issue d’un autre espace géographique (la France) et d’une discipline « voisine » (l’histoire), qui s’est intéressée aux traditions orales à la fois en Europe et en Amérique, dans le domaine universitaire et associatif, en côtoyant les dépôts d’archives tout en faisant de l’enquête de terrain, et dans une perspective de recherche pluridisciplinaire. »
Thomas Mouzard (ministère de la Culture, France) : « L’ethnologie, discipline scientifique et humaniste »
« Afin de cerner la place de l’ethnologie en France aujourd’hui, nous l’aborderons successivement en tant que discipline scientifique, dans ses formations universitaires, et dans sa professionnalisation hors de l’académie, en particulier dans la politique publique de la culture. Ce faisant, un point sera fait sur les grandes tendances actuelles aréales et thématiques. L’anthropologie du patrimoine, champ de recherche en plein développement en France, attirera plus particulièrement notre attention. La vie de l’ethnologie en France sera abordée par ses relations interscientifiques (au sein des sciences sociale et du vivant), relations intergénérationnelles (renouvellement et motivation), et ses relations sociales (implication et utilité). »
Laurence Provencher St-Pierre (Université Laval, ESBI de l’Université de Montréal) : « Faire du musée son terrain : parcours réflexif »
« L’histoire de l’ethnologie, tant en Amérique du Nord qu’en Europe, est étroitement liée au développement de la muséologie. Au Québec, les programmes d’ethnologie ont formé de nombreux muséologues dont l’ancrage disciplinaire a favorisé l’extension du réseau muséal, la conception d’expositions à portée ethnologique ainsi que la constitution de collections sensibles à la culture populaire, à la vie quotidienne et au patrimoine vivant. Si ces liens sont bien établis et documentés, la tenue des États généraux de l’ethnologie offre un cadre propice pour réfléchir à l’apport de la discipline dans le développement récent des recherches en muséologie. Il s’agit ici de montrer que l’ethnologie peut franchir un pas supplémentaire en faisant du musée non seulement un lieu de travail, mais un véritable terrain de recherche. En s’intéressant au quotidien muséal, l’ethnologie documente et valorise l’expérience des professionnels des musées, met en lumière leurs réseaux, leurs pratiques et leurs savoir-faire. Elle offre une double réflexivité : à l’ethnologue, qui interroge ses propres méthodes, et au muséologue, qui redécouvre son champ d’action à travers un regard ethnologique. »

